Explosion de la taxe foncière : quelle concertation ?
Cet article était destiné à la tribune de décembre 2015 dans Malakoff Info. En raison des attentats du 13 novembre 2015, elle a été remplacée par une déclaration commune du Conseil Municipal.
Explosion de la taxe foncière : quelle concertation ?
Face à la baisse des dotations de l’État, les villes de France se tournent vers la fiscalité pour équilibrer leur budget et les modalités choisies sont variées. Malakoff a relevé très fortement la taxe foncière pour récupérer des recettes de la part des entreprises ; cependant elle pénalise petits commerces, artisans et propriétaires (retraités et foyers monoparentaux en tête). Mais surtout, les engagements pris dès février, de communication large et concertée auprès des habitants, n’ont pas été tenus ; de même, la Majorité refuse toujours de mettre en place un budget participatif. Or, le fait de faire supporter l’effort fiscal par une partie de la population mérite débat, sans cela, ces choix, imposés sans pédagogie ni contre-propositions sur les efforts municipaux en matière d’économies ou le maintien de services efficaces et rénovés, mettent en danger la mixité et la cohésion sociale de notre ville. Les élus Malakoff Plurielle attendent donc de la Municipalité qu’elle joue son rôle en organisant la concertation et le dialogue sur la fiscalité locale et les priorités budgétaires dans ce contexte tendu. Ils réclament aussi une vision sur le long terme et une adaptation de la gestion qui sorte de la posture actuelle consistant à rejeter toute responsabilité sur le gouvernement.
Par ailleurs, les disparités entre les villes en matière fiscale renvoient à la question de la coordination de l’action publique à une échelle plus large. Or, l’agglomération de Sud de Seine est dissoute pour faire place au nouveau Territoire (« T2 ») qui rassemblera en janvier 2016 la communauté de communes Châtillon-Montrouge, les villes des Hauts de Bièvre et celles de Sud de Seine. L’objectif, que nous soutenons, est la réorganisation du territoire francilien pour réaliser une métropole moderne (le Grand Paris) au sein de l’économie européenne et mondiale, avec à la clé le gommage des inégalités par une politique cohérente d’emploi et d’aménagement. Concrètement, cela suppose une gestion cohérente des dépenses et des investissements dans tous les domaines. Mais si la coordination à l’échelle du Grand Paris d’une partie des services (habitat, transport, santé…) est devenue indispensable, la fiscalité restera, au moins pour partie, une compétence municipale. Malakoff, comme les autres villes, devra alors justifier ses choix auprès des habitants et gagnerait à impliquer ces derniers pour élaborer son budget.
Les élus Malakoff Plurielle, mobilisés pour la concertation citoyenne, vous souhaitent de joyeuses fêtes et une excellente année 2016.
Emmanuelle Jannès, Conseillère municipale et communautaire