Élections européennes : pourquoi voter demain 25 mai 2014 ?
Le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix était attribué à l’Union Européenne. Pour beaucoup d’observateurs, cette journée était une forme de consécration de la célèbre phrase de Victor Hugo : « Au XXème siècle, il y aura une nation extraordinaire, elle s’appellera l’Europe ».
Le projet européen a en effet apaisé un continent qui était celui des guerres et dont les horreurs ont culminé dans la 1ère partie du XXème siècle avec deux idéologies totalitaires parmi les pires et deux conflits mondiaux parmi les plus terribles.
En rompant avec des siècles de conflits de plus en plus terrifiants, l’Union Européenne a inventé quelque chose qui n’avait jamais existé dans l’histoire de l’humanité : l’unification pacifique d’un continent.
Cette réussite incontestable a une force d’attractivité considérable. L’Ukraine nous rappelle encore aujourd’hui que la paix ne va pas de soi. Des Ukrainiens sont morts avec le drapeau européen dans les mains, parce qu’ils voulaient les valeurs de l’Europe : la paix, la liberté, la dignité de l’homme.
Le grand défi de notre siècle est d’organiser la mondialisation. Et qui peut influencer le nouvel ordre, avec des valeurs d’humanité, de liberté, de dignité de l’homme, de solidarité avec les plus pauvres si ce n’est l’Europe ?
Or, aujourd’hui, un grand nombre d’électeurs sont tentés de céder aux sirènes de populistes de tout bord qui accusent l’Europe de tous nos maux. On a parfois l’impression que l’idéal européen est assassiné sous nos yeux à coups de médiocrité et de nationalisme à courte vue.
Mais ce n’est pas à cause de l’Europe que la France a un taux de chômage deux fois plus élevé que d’autres pays européens. Ce n’est pas à cause de l’Europe que notre système éducatif est un accélérateur d’inégalités. Ce n’est pas l’Europe qui nous a imposé notre mille-feuille administratif et territorial qui nous coûte si cher. Quant à notre déficit extérieur, plus de 61 milliards d’euros en 2013, on ne le doit pas à l’Euro, nos voisins réussissent à obtenir d’importants excédents avec la même monnaie que nous, que ce soit l’Allemagne (+200 milliards), l’Italie (+30 milliards) ou encore l’Espagne (+635 millions).
Sans l’intervention et les aides de l’Europe ces dernières année, tous les experts sérieux s’accordent pour dire que la Grèce et le Portugal auraient connu la même situation que l’Argentine en 2002: une récession extrêmement violente ayant entraîné une hausse spectaculaire de la pauvreté et de très importants et violents mouvements sociaux.
Aujourd’hui, dans un monde de 7 milliards d’habitants, qui va passer à 9 milliards d’habitants d’ici 2050, raisonner seulement à l’échelle d’un pays qui en fait 65 millions (la France), est dangereux. Face à des États continents comme la Chine, l’Inde ou la Russie, nous risquons de devenir insignifiants.
Certes, l’Europe a ses défauts, trop de normes, de bureaucratie, incapacité à communiquer sur ses actions. Mais l’Europe représente aujourd’hui 7 % de la population mondiale, 23 % du PIB mondiale et 50 % des dépenses sociales mondiales ! C’est la 1ère puissance économique au monde !
C’est pourquoi la poursuite de la construction européenne est cruciale et il est important que la France continue à jouer un rôle moteur, car n’oublions pas que la Communauté européenne a été imaginée dans notre pays (Monnet, Schuman).
Si l’Europe des États se consolide, au détriment d’une « Europe fédérale » ou d’une « République Européenne », elle paiera très cher son décrochage avec l’Allemagne qui exercera seule son leadership.
À 150 ans d’intervalles deux grands Européens ont plaidé pour la construction des États-Unis d’Europe : Victor Hugo et Daniel Cohn-Bendit. Et si on leur donnait un coup de main dimanche ?
Vincent Letamendia
La politique d’austérité impulsée par la troïka ( BCE, Commission, Cour de Justice ) ? Un problème de normes et de bureaucratie.
L’enrichissement des plus riches et l’appauvrissement des plus pauvres ? un problème de communication.
Les prêts accordés généreusement par des banques, dont nos vertueuses banques françaises, à des Grecs ou des Portugais ou…dont on savait qu’ils ne rembourseraient jamais ? La faute à ces salauds d’irresponsables de pauvres.
Le dumping social et fiscal ? On n’y peut rien.
Les esclaves modernes au Bangladesh qui fabriquent des vêtements importés sans droits de douane en Europe ? c’est le progrès, plus de commerce = plus de progrès. Heureusement qu’on n’a jamais demandés aux peuples de voter, ils auraient eu une réaction populiste.
Mais si on ose mentionner la réalité on est un affreux populiste, un belliciste et tous les économistes sérieux ( à l’exception de quelques plaisantins : Piketty, Stieglitz, Sapir, Maris ) nous le disent : l’UE est actuellement le seul moyen de développer la fraternité entre les peuples. Et ces abrutis de peuples qui ne s’en rendent pas compte.
Une solution ? faire comme pour le Traité Constitutionnel Européen : se passer du vote populaire, le supprimer ou s’asseoir dessus.
Voilà, en quelque sorte je suis en désaccord sur le fond et je préfère comme disait San Antonio appeler un chat un chat et une chatte une chatte.